En l’Eglise du Légué -ville portuaire à proximité de Saint-Brieuc-, ce 3 juin 2023, en la fête de la SainteTrinité, nous sommes invités à une messe d’action de grâce. L’événement de ce jour : les paroissiens disent au revoir aux Soeurs de la commmunauté des Filles du Saint-Esprit. Avec eux, la Congrégation née dans ce quartier rend grâce pour ses 124 années de présence, un « bel héritage » pour notre Famille spirituelle qui invite à dire « merci » au Dieu-Trinité, « Dieu tendre et miséricordieux, plein d’amour et de vérité… » 1 ère Lecture de la liturgie de ce jour (Ex. .34)
La célébration, présidée par le curé de la paroisse, Roland Le Gal, accompagné de François-Xavier Akakpo, prêtre coopérateur, et de 3 diacres, a permis à l’assemblée -paroissiens, religieuses et associés à la Famille spirituelle de la Congrégation- de communier à cet événement. Roland, dans son mot d’accueil et son homélie, nous a restitué l’essentiel : il a décrit la première communauté du Légué comme « une ‘maison de charité’, prémisse de toute communauté FSE «
Dans l’historique de cette communauté, Sœur Angèle Blanchard, conseillère provinciale, souligne la manière dont cette communauté a vécu son histoire à l’écoute des besoins des hommes, se convertissant pour s’y adapter, toujours avec le souci du service des plus petits. C’est ainsi que l’on voit la maison se transformer en : pension de famille pour dames âgées, clinique chirurgicale pendant la guerre, médicale avec des soins spécifiques pour les tuberculeux, accueil des Sœurs pour le repos, accueil du Secours catholique, des Amarrés du Légué… tout en maintenant les soins à domicile et la présence à l’école du Saint-Esprit de 1900 à 2006… Tout ce poids de vie a fait l’objet de la prière universelle, chaque action de grâce ouvrant sur des situations d’aujourd’hui : « – En temps de guerre, la communauté du Légué a hébergé des réfugiés. Aujourd’hui encore elle s’est ouverte aux jeunes migrants isolés, contribuant à leur apprendre la langue française pour les aider à s’insérer dans notre société. Sois béni Seigneur pour cette ouverture d’esprit et de cœur à la détresse des exilés. Béni sois-tu Seigneur… Nous te prions, Seigneur, pour tous ceux qui s’exilent pour cause de guerre ou de grande pauvreté, pour tous les mineurs isolés qui traversent les déserts et les océans dans l’espérance d’une vie meilleure. Protège, Seigneur tous ces jeunes déracinés et soutiens l’action généreuse des nombreux bénévoles engagés dans la solidarité avec les migrants, nous t’en prions Seigneur… »
Moments forts aussi pour les Sœurs quand, à la procession d’offrande, sont posés autour de l’autel 3 objets symboliques : 1) un globe, 2) un bateau, copie du Grand Léjon *, -offert par le maire à la communauté en 2006 à l’occasion du tricentenaire de la Congrégation-, 3) notre Règle de Vie. Lorsque le diacre a invité les fidèles à se donner la paix du Christ, Roland est venu vers chacune d’entre elles pour leur partager cette paix… A l’issue de la Célébration, chacune a reçu de la main des diacres des fleurs, témoignage de reconnaissance de la paroisse. Avant la bénédiction finale, Sœur Elisabeth Boudonnet, Conseillère provinciale, a confirmé à chacune son nouveau lieu de mission.
Les sœurs de la communauté souhaitaient que cette célébration soit un moment d’espérance. Cette espérance est bien présentée par Roland en fin d’homélie : » Ce départ des Sœurs devient « une invitation pour notre communauté chrétienne Notre Dame de la Mer, particulièrement pour le relais du quartier du Légué, d’entendre les nouveaux appels de l’Esprit et des attentes de nos contemporains pour que la mission d’annoncer Jésus-Christ se poursuive autrement avec foi, espérance et charité ». Dans les échanges, des paroissiens ont exprimé qu’ils prenaient en compte ce souci.
Et pour clore ce temps passé dans l’action de grâce, comme un passage naturel dans cette même église, de la table de l’Eucharistie à celle de la convivialité : apéritif. devant une table où des paroissiens ont soigneusement disposé des plateaux d’une étonnante variété de toasts !
Mais Le Légué, par nos fondatrices, Marie Balavenne et Renée Burel, restera, pour toutes les Filles du Saint-Esprit, les Consacrées séculières, les Associés quelle que soit leur nationalité, un lieu de source « pour y puiser l’eau qui apaise la soif et un lieu où s’alimenter de l’histoire des Filles du Saint-Esprit. »
Sœur Jeanne LANDURÉ, FSE. Publié le 7 Juin 2023
* Le Grand Léjon est un bateau reconstruit à l’identique des lougres de travail navigant en Baie de Saint-Brieuc…
