Révolution… solaire

Notre noviciat des Filles du Saint-Esprit est situé à la périphérie de N’Gaoundéré -CAMEROUN- dans un nouveau quartier où un poste transformateur ne pouvait assurer l’intensité nécessaire pour toutes les nouvelles constructions. Malgré les démarches à la direction de l’opérateur du secteur de l’électricité et d’une pétition faite avec les voisins du quartier, la situation ne s’améliorait pas.

Au lieu de 220 watts, l’intensité oscillait souvent entre 130-120 et parfois même en dessous de 100 : les régulateurs avaient donc si fort à faire pour protéger nos appareils que plusieurs ont lâchés. Concernant l’éclairage des chambres, nous avions recours aux lampes solaires, parfois vers 21h et même plus tard …  Nous utilisions les lampes torches pour nous déplacer dans la maison ou pour travailler à notre table.  Pour les photocopies, indispensables dans une maison de formation, Hélène, Judith, Vedette, Pauline peuvent témoigner combien cela a été éprouvant : au départ, il y a 6 ans, c’était possible en fin de nuit vers 5h, mais peu à peu la situation s’est dégradée jusqu’à n’être plus jamais à la même heure ! En cas d’urgence, il nous fallait aller en ville ! Pour l’eau, il était devenu impossible de trouver le bon créneau la nuit pour la faire monter dans le château ; de plus, le groupe électrogène tombé en panne, il était impossible de trouver la pièce de remplacement !…  C’est donc avec des seaux qu’il fallait aller à la pompe ou, quand le ciel nous bénissait, aller aux futs disposés sous les gouttières !  – Quand je devais le faire, c’est avec deux petits seaux… tandis que nos jeunes portaient le bidon de 20l sur la tête jusqu’à l’étage-.

Quelle révolution a donc connu notre maison au mois d’octobre ! C’est un budget, voté par le conseil général de la Congrégation, qui a permis de faire une installation solaire, installation de 6 batteries alimentées par douze plaques, réalisée par un italien domicilié à Yaoundé.
Quelle luminosité maintenant dans notre chapelle, la salle à manger, la cuisine où nous avons installé des lampes solaires ! Le congélateur, arrêté depuis plusieurs années et le frigidaire depuis des mois, ont pu être remis en service : quelle aide appréciable quand il faut assurer des repas pour une dizaine de personnes et plus, chaque jour, quand il est possible maintenant de congeler les légumes du jardin au lieu d’aller au marché, à plus de 10kms… ; la semaine dernière, c’est un porc de notre élevage que nous avons pu congeler et…  désormais le pain moisi ou trop sec, selon la saison, n’est plus au menu du petit déjeuner ! Comme pour la plupart d’entre nous, il nous suffit maintenant d’appuyer sur l’interrupteur pour voir clair et même bien clair – les premiers jours, tant habituée à ma lampe frontale, je l’oubliais…   Plus de facture d’électricité à payer chaque mois, plus besoin de régulateurs, plus de nuits blanches ou perturbées pour les photocopies car c’est dans l’après-midi, quand les batteries sont pleines que nous pouvons les faire. Et qu’il est appréciable d’avoir de l’eau chaude au robinet pour se doucher…

Toute la communauté du noviciat se joint à moi pour dire un très grand merci à vous, Ann Almodovar et votre conseil et aussi à vous, qui durant mes congés, m’avez fait des dons pour notre mission au Cameroun.

Sœur Marie-Thérèse PUECH, communauté FSE. Noviciat N’Gaoundéré Cameroun
Publié le 26 novembre 2025

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