Défis de la formation en vie religieuse en Afrique

Du 23 au 27 janvier 2023 s’est tenue, dans la Vice-province du Cameroun, la rencontre internationale des équipes de formation initiale de la Congrégation des Filles du Saint-Esprit (première formation de base pour entrer dans la vie religieuse) et des Vice-Provinciales d’Afrique -Burkina-Faso, Cameroun, Nigeria-. Cette rencontre a eu lieu à la maison d’accueil du diocèse de Maroua-Mokolo (Cameroun) ; Sœur Angèle SILIKAM Vice-provinciale et sœur Judith MBOUNGHOUL responsable de la formation initiale, ont souhaité la bienvenue à toutes et ont présenté le programme des travaux.

Quatre jours de réflexion et d’échanges se sont déroulés sur la formation actuelle et l’avenir des futures FSE, le sujet étant : « Les défis de la formation à la vie religieuse dans notre monde en profondes mutations ». Pour faciliter les échanges entre nous, l’abbé Justice HINMARA, formateur au Grand Séminaire interdiocésain de Maroua, a assuré la traduction. Monseigneur Faustin AMBASSA DJODO, archevêque de Garoua, et sœur Silvie ROAMBA ont présenté le sujet de la réflexion.  Les intervenants nous ont fait entrer dans l’essentiel de la formation des jeunes filles en général et, en particulier, de la formation des jeunes FSE, avec les défis à relever dans notre monde actuel.  Pour Monseigneur Faustin AMBASSA, la base de la formation à la vie religieuse est d’abord la foi chrétienne.  La jeune et les formatrices doivent être des femmes chrétiennes convaincues de leur foi catholique.  La formation est une œuvre très délicate et elle est œuvre de l’Esprit. Plus qu’un art, elle a des principes dans lesquels chacun a son propre charisme. L’art, c’est de conduire vers le vrai Formateur, le Christ Lui-même. Pour Monseigneur Ambassa, le défi principal de la formation à la vie religieuse est le témoignage de vie avec pour modèle, la Vierge Marie. La Vierge Marie sait ce que son fils peut faire et appelle à une obéissance discrète, tel aux noces de Cana : « Faîtes tout ce qu’il vous dira » et non « faîtes tout ce que je dis ». Il a ainsi comparé la responsabilité des formatrices à une ombre discrète qui laisse place à Jésus, le Formateur par excellence. La formatrice étant une accompagnatrice est invitée à adopter diverses attitudes : parfois être devant, parfois derrière, puis à côté et souvent cachée.

Quant à Sœur Silvie ROAMBA, Vice-provinciale du Burkina-Faso, elle a insisté sur le témoignage de cohérence de vie de la formatrice.  Elle a parlé de la fraternité comme chemin pour bâtir la charité, fraternité qui, à la suite du Christ, exige un radicalisme évangélique face aux défis à relever concernant la crise spirituelle, la désaffection de toute pratique, les désordres de l’affectivité… Elle a invité les formatrices à tomber amoureuses du Christ, de la Congrégation et de la communauté. Elle a conclu ses propos en disant que les formatrices sont comme la colonne vertébrale de la Congrégation car elles façonnent les futures FSE !

Les formatrices des différentes étapes de la formation initiale ont tour à tour présenté les contenus et les objectifs de la formation pour chaque niveau, en français et en anglais. A la fin de la rencontre, des orientations ont été retenues pour une formation adéquate dans ce monde en profondes mutations. C’est dans un esprit de convivialité que prenait fin cette troisième rencontre internationale des formatrices FSE.

 

Soeur Christine DIDJA, de la Vice-provine du Cameroun. Publié le 28 février 2023.